Catherine Dardelet, Executive Coach et Change management fait le point sur l’intérêt de rendre plus agiles les pratiques de management dans un contexte de profondes transformations de nos organisations. Elle nous explique en quoi ces pratiques favorisent l’adaptation au changement et comment les mettre en œuvre efficacement.

Garder le cap
Dans l’univers du développement informatique, les méthodes agiles, par opposition aux méthodes traditionnelles, s’appuient notamment sur des phases d’expérimentation fractionnée, des timings plus courts, des moyens contraints et une étroite coopération entre les experts et les destinataires du projet.

Le management agile s’inscrit quant à lui dans un contexte de transformation.  » Le manager agile est celui qui sait s’adapter et tirer parti du caractère extrêmement changeant de son environnement ”, explique Catherine Dardelet. Dans ce contexte, la raison d’être, le but ultime du projet constituent le moteur central de l’action. “ Si je sais pourquoi je travaille, je vais trouver dans cet environnement, un ensemble de moyens pour y parvenir en embarquant mon équipe avec moi “, précise-t-elle.

En lien avec le terrain
Le manager ne peut être agile que face à un retour du terrain. Responsable du développement et de la performance de son “managé”, il doit être à l’écoute de celui-ci. Il incombe alors au manager d’installer des repères stables et des rendez-vous systématiques avec ses collaborateurs comme par exemple des entretiens individuels hebdomadaires et des réunions d’équipe, pour partager l’information et prendre le pouls de la relation.

Définir un cadre
Comptable des résultats attendus par son équipe et des moyens qu’il met à sa disposition, le manager a donc besoin de structure pour suivre et piloter l’activité. “Il pourra mettre en place des tableaux de bord et s’entendre avec son équipe sur un nombre limité d’indicateurs et des objectifs à suivre sur une fréquence déterminée à l’avance”, poursuit Catherine Dardelet. L’agilité ne peut donc se passer des outils fondamentaux du pilotage.

Informer et communiquer
Véritable “couteau suisse” de l’organisation, le manager est un peu schizophrène. Il doit à la fois défendre son équipe aux yeux de l’entreprise et défendre son entreprise aux yeux de l’équipe. “Il a un rôle de communicant essentiel pour donner du sens et reconnecter les collaborateurs ou les problématiques à la stratégie de l’entreprise “, précise Catherine Dardelet.

Connecter l’équipe à son environnement et incarner sa place dans la chaîne de valeur
L’un des leviers essentiels du management agile réside dans l’ouverture sur l’extérieur.
“Le manager se doit de décloisonner l’effet de silo, en invitant par exemple dans les réunions d’équipe, des responsables des autres entités. L’équipe sera ainsi plus connectée à son environnement interne comme externe, pour mieux répondre à ses besoins”, indique Catherine Dardelet.

Manager influenceur
L’influence constitue le stade ultime du management agile, où l’équipe se mobilise d’elle-même. “Le manager agile crée avant tout les conditions de la confiance. Il responsabilise, facilite l’expérimentation et donne le droit à l’erreur. Il est responsable du cadre, à l’intérieur duquel chacun avance avec ses compétences, ses ressources, et l’envie d’avancer au sein d’un collectif stimulant ” résume Catherine Dardelet.

Discipline et créativité
“On dit souvent que le management est un art mais ce n’est pas un art  abstrait . Il se compose d’un subtil équilibre entre discipline et créativité. La capacité à aborder les changements, à composer avec le risque et à affronter les crises est extrêmement importante. La perle rare est à mon sens la personne qui adore résoudre des problèmes, davantage que celle qui pense détenir la solution à priori ” conclut Catherine Dardelet.

Signé : Ariane Dubois

Catherine Dardelet

Catherine Dardelet

Diplômée de HEC en Executive coaching, Catherine Dardelet a 25 années d’expérience dans le développement de talents, la communication, la conduite du changement, l’innovation sociale, la transformation digitale, le renforcement des pratiques managériales et l’engagement des équipes.